Extrait d’une conférence Paris 1938
« Avez-vous pensé à ce que ressentent les animaux que l’on conduit à l’abattoir? Ils sont sensibles, parfois plus que l’homme. Quelle peur, quelle frayeur et quelle révolte les agitent et les troublent! Ils sentent ce qui les attend. Ils ne peuvent pas l’exprimer, mais leurs glandes réagissent, sécrètent et excrètent des humeurs chargées de leur haine et de leur angoisse, et c’est un véritable poison qu’ils répandent dans leur sang d’abord, puis dans toutes les cellules de leur corps. Ce poison, les Maîtres le connaissent, et les savants le découvriront bientôt. Tout disciple doit s’observer pour devenir conscient de ce qui se passe en lui suivant ce qu’il mange, boit et respire. Ce poison, qui est le produit de la peur, ne peut être neutralisé ou éliminé de la viande ni par la cuisson ni par le lavage; il se répand et agit dans l’organisme de l’homme.
La différence entre la nourriture carnée et la nourriture végétarienne réside dans la quantité de rayons solaires qu’elles contiennent. Les fruits et les légumes sont tellement imprégnés de lumière solaire qu’on peut dire qu’ils sont une condensation de la lumière. Quand on mange un fruit ou un légume, on absorbe donc de la lumière solaire qui ne laisse pas de déchets en nous. Tandis que la viande est plutôt pauvre en lumière solaire, c’est pourquoi elle se putréfie rapidement.
Nous transgressons les lois de la nature et nous nous imaginons que, malgré ces transgressions, la paix va venir sur la Terre. Non, cela ne se peut pas. Comment voulez-vous que le Royaume de Dieu vienne alors que nous ne cessons de massacrer des millions et des millions d’animaux? Les âmes des animaux que nous avons mangés se manifestent ensuite en nous sous forme d’instincts, de passions, de peurs, de cruauté, et nous devons les instruire. Voilà le danger de manger des êtres vivants: leurs âmes viennent nous habiter et nous avons la responsabilité de les instruire. Qui nous a donné le droit de tuer et de manger des animaux? Nous-mêmes, mais pas la nature. Si les animaux nous permettent de les manger, c’est bien; mais s’ils ne nous le permettent pas, ils ont le droit de vivre. Les priver de leur droit à évoluer est une grande responsabilité et une transgression de la loi: «Tu ne tueras pas.»
Vous êtes étonnés de ce que je vous dis et vous vous demandez comment savoir si les animaux vous permettent de les manger… C’est très simple. Vous allez par exemple dans le poulailler pour y prendre un poulet et lui couper le cou. S’il pousse des cris et se débat, c’est le langage qu’il emploie pour vous dire: «Mon maître, j’ai besoin de vivre, car je n’ai pas encore pu achever mes affaires sur la Terre.» Alors, ne le tuez pas, ne le privez pas de la joie que le Seigneur lui a accordée de vivre davantage. Laissez-le, et poursuivez-en un autre. S’il crie, lui aussi, abandonnez-le également jusqu’à ce que vous en trouviez un qui ne pousse aucun cri, ce qui sera le signe qu’il accepte de se sacrifier pour vous. Vous vous demandez: «Et si aucun poulet ne se tait quand nous voulons le prendre, que devons-nous faire? » C’est très clair, vous devez renoncer à manger du poulet et de la viande. Vous pensez que c’est une conclusion terrible parce que vous aimez la viande… Oui, peut-être, mais vous ne pensez jamais qu’à vous-mêmes. Dans toutes vos réponses, il n’est toujours question que de votre plaisir, de votre satisfaction, de votre existence. C’est cela seulement qui compte pour vous, même si on doit le payer par la mort d’innombrables animaux.
Les Initiés qui savent combien il est coûteux de transgresser la Loi de la Vie – parce qu’on y perd bien davantage qu’on ne reçoit – préfèrent renoncer définitivement à manger de la viande. Faites comme eux et vous ne perdrez rien. On ne perd rien à vivre vraiment d’après les lois de l’Amour.
La loi de la justice est implacable et elle oblige l’humanité à payer en versant autant de sang qu’elle en a fait verser aux animaux. Quelle tuerie pour satisfaire les instincts les plus grossiers! Que de millions de litres de sang répandus sur la Terre qui crient vengeance vers le Ciel ! Où sont les savants qui pourront dire que les émanations de ce sang attirent non seulement des microbes, mais des milliards de larves et d’entités inférieures du monde invisible qui viennent se nourrir de cette énergie? Où sont les hommes qui auront les yeux assez ouverts pour voir ce que ce sang produit dans le monde visible et invisible? Mais la plupart des hommes sont descendus tellement bas qu’en dehors de leurs satisfactions physiques, rien n’existe pour eux. Ils aiment la viande et ils continueront à en manger, quelles qu’en soient les conséquences!
Je vois ce que la plupart d’entre vous continuent à penser : «Oui, mais la viande est tellement délectable!» Vous avez le droit de le penser. Ce que je vous dis est seulement pour ceux qui veulent évoluer. Les autres peuvent agir comme bon leur semble, mais plus tard, ils paieront cher leurs erreurs.
Vous ne vous nourrissez pas seulement sur le plan physique. Après un bon repas, vous éprouvez un sentiment de contentement, de bien-être, parce que votre désir de manger a été satisfait. Pourquoi ressentez-vous à ce moment-là d’autres désirs, par exemple celui d’entendre des paroles caressantes et gentilles? Une femme comblée des meilleures nourritures du corps peut pourtant rester affamée; elle étouffe parce que son âme a faim… Plus haut encore dans votre être, vous aspirez à d’autres nourritures: la beauté, les couleurs, l’harmonie, la musique, la poésie; vous avez besoin de sensations subtiles et profondes, vous voulez prier et contempler. Sur tous les plans, vous éprouvez le besoin de recevoir des nourritures. Et comme tous les êtres, de l’inférieur au sublime, de l’insecte à l’archange, choisissent les aliments qui leur conviennent, qui même les caractérisent et leur sont spécifiques, le niveau de l’être humain correspond aux nourritures qu’il réclame et préfère.
Vous êtes ce que vous mangez. Vous êtes aussi votre manière de manger.
Nous devons manger une nourriture pure, mais aussi faire entrer en nous des sentiments purs, des pensées pures. C’est la meilleure méthode pour nous élever, pour gravir la pente de la montagne et atteindre le sommet.
Omraam Mikhaël Aïvanhov – Éditions Prosveta – Extrait d’une conférence Paris 1938